mercredi 9 février 2011

La véritable histoire de Wael Ghonim

Rappelez vous il y a quelques jours, je m'attristait avec vous sur le sort du Directeur Marketing de Google, chargé de l'Afrique du nord et du Moyen-Orient; ainsi que sur le peu de médiatisation qui en résultait... (voir notre article)

Aujourd'hui il semblerait que la donne ait changé, sur tous les points !


Wael Ghonim a était libéré après les nombreuses "pressions" de la part de Google, de la communauté internationale mais aussi de la part du peuple égyptien. Ce dernier l'avait en effet nommé, alors qu'il était toujours porté disparu, "Porte parole symbolique de la cause Égyptienne" et avait annoncé la suspension des discussions avec le gouvernement Moubarak tant qu'il n'y aurait pas de nouvelles de l'employé de Google.

Wael Ghonim qui était très affecté après sa libération à tout de même accordé une interview à la chaîne privée Dream 2 où il donne les détails de sa captivité et du mouvement internet qui a précédé et qui accompagne encore la révolution au pays des pharaons.

Là, il raconte avoir était arreté le Jeudi 27 Janvier, et confié des le lendemain aux redoutés Services de Sécurité d'Etat jusqu'au Lundi 7 fevrier, jour de sa libération. Malgrè les craintes de Amnesty International sur les possibilités que le cadre de chez Google puisse être torturé, Wael Ghonim a affirmé ne pas avoir été maltraité lors de sa captivité :
"J'ai eu les yeux bandés pendant 12 jours. Je n'entendais rien et je ne savais rien".
Les forces de polices Égyptiennes arrêtent Wael Ghonim (aux alentours de 1:00)

 Il a notamment était accusé de traîtrise pour avoir crée la page Facebook "We are all Khaled Saïd" ("Nous sommes tous Khaled Saïd" en référence au jeune Égyptien torturé à mort par deux policiers à Alexandrie en juin dernier"). Wael Ghonim avoue être l'auteur de la page, mais se défend d'être un traître : 
"Ils étaient convaincus à 100% qu'il y avait derrière nous des étrangers, qu'on nous manipulait ou nous finançait. [...] Si j'étais un traître, je serais resté dans ma villa avec piscine aux Emirats. [...] Nous ne sommes pas des traîtres."
Le jeune directeur marketing avou d'ailleurs avoir du "ruser" auprès de Google, en prétextant un problème personnel, pour pouvoir rejoindre son pays natal afin de prendre part aux manifestations, et remercie d'autant plus le géant de l'internet d'avoir chercher à le retrouver et obtenir sa libération.

Il explique également avoir été reçu par le Ministre de l’Intérieur Égyptien, Mahmoud Wagdi, dès sa libération pour laquelle le nouveau secrétaire du Parti National Démocratique, Hossam Badrawi, avait joué un rôle important. Malgré ce rôle, Wael Ghonim estime ne pas avoir à le remercier car :
"Ce qu'il a fait c'etait son devoir. Parce que je suis quelqu'un qui aime l'Egypte. Un fils de l'Egypte. Je lui ai dit que je ne voulais plus voir le logo du PND dans les rues d'Egypte. [...] Je ne peux pas vous dire à quel point je suis fier de vous tous [...], le ministre de l'Intérieur était assis en face de moi comme si on était sur un pied d'égalité, il me parlait en partant du principe que nous étions fort tous les deux."
Wael Gomhin aux cotés de la mère d'un jeune Égyptien battu par la police
Wael Ghonim insiste lourdement sur le fait qu'il ne doit pas être considéré comme un héros et que cette revolution était celle "des jeunes de l'internet, qui est devenue celle des jeunes d'Egypte, puis la révolution de l'Egypte toute entière" :
"Je ne suis pas un héros, j'écrivais sur un clavier sur le net et je n'exposais pas ma vie au danger. Je ne suis pas un héros, j’étais endormi pendant 12 jours. Les héros, ce sont ceux qui ont sacrifié leur vie, ont été battus, arrêtés et exposés au danger dans les rues pour participer aux manifestations."
Lorsque les images de jeunes, victimes des autorités Égyptiennes, furent diffusées par la chaîne, le jeune cadre de Google craque et c'est effondré, le visage couvert de larmes qu'il décide de quitter le plateau :
"Je veux dire à toutes les mères et à tous les pères qui ont perdu un enfant, que je suis désolé... Ce n'est pas de notre faute, je le jure devant Dieu, ce n'est pas de notre faute. C'est de la faute à toutes ces personnes qui sont au pouvoir et qui s'y accroche... "


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